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Hommage à 

Emmy Spozio

7 septembre 1942 - 16 décembre 2023

Une chanson qu'elle aimait

Remerciements 

Chères amies et chers amis,

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude pour vos témoignages de sympathie, de soutien, et les souvenirs partagés, empreints de beaucoup d'émotions.

 

Le 19 décembre dernier, sa famille et ses proches ont célébré sa vie, exceptionnellement riche et épanouie, en retraçant son parcours sur trois continents, avec des anecdotes amusantes et des images visionnées avec tendresse.

 

Emmy a marqué chacun de nous par sa philosophie de vie lumineuse, source infinie de positivité et d'amour, leçon de sérénité et de tolérance. Par sa vitalité incroyable et son énergie rayonnante, jusqu'au dernier moment, elle nous rappelait l'importance de profiter de chaque instant. Elle fut un modèle de générosité et de bienveillance.

 

Ne soyons pas tristes et honorons son héritage en continuant à embrasser la vie avec la même joie qu'elle incarnait si merveilleusement.❤️

Avec profonde gratitude,
la famille d'Emmy

"le train de ma vie"

par Jean d’Ormesson

A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train,
nous laissant seuls continuer le voyage…
Au fur et à mesure que le temps passe,
d’autres personnes montent dans le train.

Et ils seront importants : notre fratrie, amis, enfants,
même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront (même l’amour de notre vie)
et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets
qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes,
de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers
pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons.
Donc vivons heureux, aimons et pardonnons !
Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train,
nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage…
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station,
je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous !

Sa vie débute en Indonésie, sur l'île de Java.
Puis passe par les Pays-Bas pour ensuite arriver en Californie. 

Emmy est née sur l'île indonésienne de Java, le 7 septembre 1942, d'un père hollandais et d'une mère d'origine indonésienne.  

Son prénom n'était pas Emmy, mais Emma ! 
Pour être vraiment complet, elle s'appelait Emma Augustina Geertruida Maria Heyman.
  
Elle fut l'avant-dernière d'une fratrie de 9 enfants. Elle ne comptait qu'une sœur et a dû se "battre" avec 7 frères. Tous de grands Hollandais, très sportifs et footballeurs, avec qui elle partageait la passion et la pratique de ce sport.  
Son premier jeu de balle était donc le foot.  
Et ses deux langues maternelles, le Hollandais et le javanais.  
  
À l'époque, l'Indonésie était encore une colonie hollandaise.  
Mais en 1950, elle devient indépendante suite à la révolution. Cet événement les amène à rejoindre les Pays-Bas, non pas en train, mais par bateau. À l'époque un voyage de plusieurs mois.  
  
C'est là, aux Pays-Bas ou plutôt en Hollande, comme elle le disait, qu'elle a poursuivi sa scolarité obligatoire, sans jamais manquer un seul jour d'école pour cause de maladie nous disait-elle fièrement.  
De toute sa vie, je ne me souviens pas l'avoir vue malade.  
  
En 1961, son grand frère, qui travaillait dans la marine, découvre l'Eldorado de la Californie. Il motive toute la famille à s'y expatrier. Pas en bateau, ni en train, mais en avion. 

Elle y termine sa scolarité, en anglais, sa 3ème langue.  
 

De l'Indonésie à la Californie

LA rencontre et l'arrivée en Suisse.

Love me tender - Elvis

Et c'est là, en Californie, qu'en janvier 1962, sur son lieu de travail, est y croise un jeune Suisse qui était venu exercer ses talents de décolleteur.  
  
Il était aussi venu avec ses skis pour tracer quelques courbes sur les pentes enneigées des lointaines montagnes californiennes (si si, il y en a, juste à côté, à peine à 1 heure de route).  
  
Malheureusement, ce bel homme ne parle pas encore l'anglais ... mais l'allemand.  
Heureusement qu'au Pays-Bas l'allemand, finalement une langue pas trop éloignée du Hollandais, s'apprend à l'école. C'était ainsi sa 4ème langue.  
  
Elle ne peine pas à comprendre le mot "einladen", donc l'invitation que lui propose ce beau brun.  
Les voilà tous les deux embarqués dans un même train pour un très long voyage.  
  
Très vite, elle a souhaité présenter sa conquête lors d'une réunion de famille.  
20 personnes étaient toutes réunies dans la pièce principale lorsque son Roméo est entré. Revenant d'une journée à godiller sur la neige californienne, il avait aux pieds ses chaussures de ski (qui ressemblaient à des chaussures de marche en cuire épais). Arrivant à grand enjambé, sans doute pressé de voir sa dulcinée, il se prit les pieds dans le tapis pour terminer sa course à plat ventre au milieu de sa future belle-famille complètement médusée.  
  
Je vous laisse imaginer le vol plané et surtout l'atterrissage d'un prétendant déguisé en skieur au milieu de regard inquiet, puis amusé.  

 Suite au retour en Suisse de son futur professeur de ski, et certainement avec l'autorisation de ses frères, c'est en avril 1963 qu'elle le rejoint en Suisse pour la 1ère fois.  
Juste pour une semaine. 7 jours, mais seulement 6 nuits, précisait-elle !  
  
Ayant atterri à l'aéroport de Bâle, c'est par les gorges de Moutier qu'elle arrive en terre prévôtoise. C'est là ! S'exclama-t-elle avec effroi en apercevant le panneau Moutier.  
Vous n'y prêtez pas attention, mais chaque fois que je passe par là, j'y pense et continuerai de sourire à cette histoire.  
En effet, le panneau est placé à l'endroit le plus étroit des gorges de Moutier. Franchement l'étroitesse du lieu à de quoi inquiété même les plus ouverts d'esprit quant à la perspective d'y élire domicile.  
  
Quelques mois plus tard, durant l'hiver 1963-1964, elle revient pour deux semaines. L'histoire ne précise pas, cette fois, le nombre de nuits.  
  
L'accueil se fait à nouveau à l'aéroport de Bâle. À l'époque, on attendait les passagers quasiment au pied de l'avion. Une attente longue, même très longue lorsque plus personne ne sort et que la passagère tant attendue n'apparaît pas. Poser un lapin à un chasseur serait un comble.  
  
Mais après bien des minutes interminables, voici mademoiselle qui pointe le bout de son petit nez. Après l'atterrissage, elle a pris le temps de se faire belle (ce qui n'était franchement pas nécessaire selon le témoin principal).  
  
Fin 1964, elle fait un nouveau voyage en Suisse, cette fois, il va falloir jouer stratégique pour ne plus la laisser repartir.  
  
Mais en cours de vol, son avion est en feu et doit se poser en catastrophe du côté de Terre-Neuve.  
Lorsqu'elle nous racontait cette histoire, nos questions étaient de savoir si elle avait eu peur. Sa réponse : non pas du tout. Sa philosophie était : à quoi bon s'inquiéter s'il n'y a rien à faire !  
Cette philosophie s'applique à des situations inverses. Elle nous disait aussi, à quoi bon s'inquiéter s'il y a une solution, il faut juste l'appliquer.  

Son amoureux, très impatient de la retrouver (on le comprend) était venu l'attendre à Amsterdam, dernière escale avant la Suisse. C'est là qu'il a appris la nouvelle de cet accident évité de justesse. Le télégramme l'informait d'une arrivée à 3 heure à Amsterdam, sans donner plus de précision. Sans information, ni numéro de téléphone, que la rencontre fut difficile à organiser. Finalement, l’amour allait faire le pont et permettre cette rencontre sur le tarmac de l'aéroport d'Amsterdam, ... il est bien 03:00 heure, mais du matin. Une fois sur le plancher des vaches - ou plutôt celui des tulipe de l'aéroport hollandais - il ne fallut, cette fois, pas attendre longtemps pour voir sortir de la carlingue un immense chapeau mexicain sous lequel se cachait la belle.  
   
À peine arrivée à Moutier, elle participe à son 1er entraînement en salle avec le club alpin. Elle entre sur le terrain en pleine partie de foot, réceptionne un ballon en l'air, fait un contrôle amorti orienté et d'un ciseau magistral maque un but sous le regard médusé de tous.  
D'ailleurs, croyant que "wife" (épouse en anglais) à été son surnom, tout le monde l'a appelé comme cela durant deux ans, alors que c'était le petit surnom doux normalement réservé à son chéri.  
Et puis ce fut la 1ère leçon de ski, au Graitery. Un faux plat pour commencer. Elle y pose ses skis et ... les regardent s'éloigner (à l'époque, il n'y avait pas de stopper).  
  
Quelques jours plus tard, elle monte sur les Raimeux en peaux de phoque par le Gore Virat, et doit franchir, en mode alpiniste, la grande corniche de neige qui donne accès au plateau sur lequel se trouve le chalet. Finalement, le train du jour fait halte à la 1ère ferme et c'est là qu'elle s'assoupira sur le « Kunscht » ou « poêle à banquette ».  
  
Puis tout s'enchaîne !  
La fameuse stratégie fonctionne à merveille. Emmy tombe enceinte.  
Le petit train de leur vie faire un arrêt à la grande gare du mariage.  

L'histoire raconte que c'est au milieu d'une partie de tennis qu'elle annonce à son futur mari : "je crois que je suis enceinte". Ce dernier s'adresse alors au Père Brahier, à l'époque missionnaire au Tibet, mais de retour pour quelque temps en Suisse. Ce dernier, vêtu de sa longue robe, est en train de faucher les hautes herbes dans le champ juste derrière les courts de tennis. Le futur couple lui demande de célébrer ce mariage pas comme les autres. 

C'est un 24 juillet 1965, en plein milieu des vacances. Il y avait urgence. La cérémonie se passe dans la très belle et moderne église de Vicques.   

  
Comme le disait ma grand-mère : ton père voulait marier une bonne skieuse ... il a fini par marier une femme qui n'avait jamais vu de la neige.  

L'arrivée en Suisse

La voilà maman, la plus jolie et gentille des mamans. 

Voilà le train reparti et toutes les anecdotes s'enchaînes.  
Par exemple, pour accueillir sa famille qui vient visiter son nouvel eldorado, elle aimerait les loger dans ce bel hôtel, avec toutes ses belles fleurs aux fenêtres, au milieu de Moutier.  
Heu ... mais non, ... ça c'est l'hôtel de ville.  
  
Elle voit aussi, cet été là, qu'un film est à l'affiche au cinéma du coin depuis 3 semaines. Il doit être bien, dit-elle. Son titre, c'est "Relâches".  
  
Mais les mois passent et la 1ère déferlante débarque le 21 octobre 1965 - Voici Nathalie.  
  
Suivi, moins de 11 mois plus tard - je n'ai pas compté en nombre de nuits - suivit donc de Patrick, le 26 septembre 1966.  
  
Quant au Tsunami, il arrive le 22 décembre 1967 et c'est Philippe la terreur.  
  
Ma sœur et moi avons de la chance de l'avoir comme petit frère. En effet, s'il avait été le 1er, mes parents n'auraient pas pris le risque de faire un 2ème enfant.  
Un oncle à qui j'ai lu ce paragraphe hier, a parlé de Monstre plutôt que de Tsunami.   
Mais au fil des années, c'est devenu un adorable poussin.  
  
Elle devient donc maman professionnelle tout en contribuant au fonctionnement de l'entreprise de son mari.  
Elle apprend le français en même temps que ses enfants.  
Le Français, est donc sa 5ème langue.  

Lorsqu'elle grondait en hollandais, on ne comprenait rien, mais on savait que c'était à prendre très au sérieux.
C'est aussi dans cette langue maternelle qu'elle nous chantait des comptines pour nous calmer ou nous amuser.
Cette coutume se perpétue, car aujourd'hui, ce sont ses arrières-petites-filles à qui on chante ses comptines.
Je me souviens qu'elle conduisait une voiture à la taille de sa grande famille, une MINI Cooper. Et à l'époque, elle portait très bien leur nom MINI. 
Lorsque le dernier d'entre nous a commencé l'école, nous avions craint qu'elle s'ennuie toute seule à la maison. Ce qu'elle nous a laissé croire pendant longtemps. 
Que dire de sa cuisine, tantôt hollandaise, tantôt indonésienne. 
On s’est régalé de satay, rouleaux de printemps, bami-goreng, poulet au soja et de sauce pimentée ou au beurre de cacahouète.  
Elle nous a fait découvrir plein de fruits exotiques, même les vendeuses de la Migros lui demandait des conseils pour savoir comment cela se mangeait. 
Près d'une fois par année, nous avions la visite de notre grand-mère de Californie. Comme nous avions un oncle qui travaillait chez Matel, elle venait avec 2 grandes valises pleines de jouets. Nous avons été parmi les 1er enfants de Suisse à avoir les nouvelle Barbie pour Nathalie et des circuits de voiture électrique pour les garçons. 

Une bien jolie maman

Une vie ultra-sportive.

Elle se met à pratiquer plein de sport différent : du tennis, du basketball, puis le volley-ball, qui va prendre une grande place dans sa vie. Mais aussi des sports plus Suisse comme du ski de fond, du ski alpin, du ski de randonnée  
  
Dans son équipe de volley : elle avait l'âge d'être la mère de toutes les joueuses de son team.  
  
En tennis, elle remporte plusieurs tournois et les championnats jurassiens en double dames avec la Nane.  
  
Professionnellement, elle travaille avec son mari et le soutien dans ses projets les plus fous. Et j'utilise ici des euphémismes, tant pour le mot "soutien" que pour le mot "fou".  
  
Cette aventure professionnelle est un voyage en lui-même. Mais pas dans un train, ni un train-train. C'est plutôt le grand 8 des montagnes russes de l'extrême. Le truc qui vous fait décoller la pulpe du fond et dont on ressort en titubant. Sauf elle ! Même pas peur.  
  
Comme si le labeur quotidien ne suffisait pas, comme si le sport quotidien n'était qu'un échauffement, les vacances devaient être SPORTIVES. Le truc que personne ne fait. Durant près de 2 décennies, les vacances rimaient avec trekking. Non pas la balade d'un jour. Mais le paquetage complet (15 à 23 kg) pour arpenter durant plusieurs jours, en autonomie complète, les Alpes ou les montagnes tessinoises.  
  
Mon frère et moi avons pu les accompagner quelques fois et nous en gardons des souvenirs incroyables. Notre sœur s'y est aussi mise, dans un autre style, un peu plus tard.  
  
Bon, il faut reconnaître que pratiquement chaque année, il y avait quand même une pause au milieu des vacances.  
  
Cette pause était nécessaire pour participer à Sierre-Zinal.  Elle y participera 6 fois et l'ultime fois à 60 ans. 
  
Ces vacances de trekking, sont ce qu'il y a de plus reposantes pour l'esprit. C'est une véritable quête de l'essentiel. Chercher son chemin, trouver de l'eau et un terrain plat pour la nuit, manger ce qu'il y a, un bout de fromage, du pain sec, dormir sur un mousse de 5 millimètres, attendre que les 1ers rayons du soleil réchauffent la tente pour sortir de son sac de couchage. Mais c'est aussi se retrouver au milieu d'un orage tessinois, avoir des impacts de foudre à quelques mètres de soi et gérer son vertige. Et l'Emmy faisait tout cela avec le sourire - sauf pour le vertige, sans doute un héritage hollandais.  

Poly-sportive accomplie

Une vie de partage en famille ou entre amies.

Let it be - The Beatles

Sa vie exceptionnelle fut riche, épanouie et rempli de moment partagé en famille, entre amies ou à s'occuper avec ses hobbies. 
  
Son jardin, ses salades et légumes, ses herbes aromatiques, ses plantes vertes et ses fleurs ont pris une belle place dans sa vie.  
Il y avait aussi un rythme sacré pour les parties de tennis avec ses copines et avec son mari.  
Elle devait bien y jouer en moyenne au moins 3x par semaines, ceci jusqu'à 10 jours avant sa disparition.
En été, la piscine faisait partie d'un programme journalier.  
Il y avait aussi les séances hebdomadaires de Qi Gong pour la maintenir en forme.  

 

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Texte de ses amies du tennis :

Notre petit groupe qui se réunit depuis des dizaines d’années pour partager un moment de convivialité en jouant au tennis perd avec Emmy non seulement une partenaire fidèle, mais surtout une vraie amie.
C’était toujours un plaisir de la retrouver le lundi matin : son calme, sa gentillesse, son sourire nous ont accompagné durant de multiples parties. On l‘admirait pour son sens du jeu, son élégance inégalable et ne contestait jamais les balles litigieuses.
Adieu Emmy , tu vas nous manquer et sois assurée que nos doubles du lundi ne seront plus pareils sans toi. On pensera encore longtemps à toi, on ne t‘oubliera pas.
Tes amies du tennis.

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Entre deux activités, il y avait largement la place pour une balade sur les Raimeux avec un arrêt obligatoire au chalet. Et vite en passant une partie de pêche dans le Gore Virat ou la Rausse ou elle y avait ses coins pour sortir quelques truites.  
  
Un train-train quotidien bien rythmé et bien rempli.  

Une vie bien remplie

Une grand-maman et arrière-grand-maman d'une tendresse absolue.

Et puis ses enfants ont grandi et se sont envolé, et lui ont apporté des petits enfants. 6 au total  
  
Christophe en 1990 
Tiffany et Julie en 1993  
Florine en 1996  
Shawn en 2001  et Luca en 2003  
  
Elle a été d'une tendresse absolue avec chacun d'eux. Pour vous rendre compte, vous savez à quel point elle a été gentil avec vous. Et bien avec ses petits-enfants, c'était x 1000.  


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Texte de sa petite-fille Julie, maman de sa première arrière-petite-fille Océane. 
 

Mamie, 💫
Quand je ne t'ai pas vu accourir mardi passé pour passer notre après-midi habituel entre 4 générations, j'étais loin d'imaginer qu'il n'y en aurait plus. 👩‍👩‍👧‍👧

30 ans qu'on se connait par cœur 💓 et qu'on ne s'était jamais quitté plus de quelques semaines. Le plus dur, c'est pour ceux qui restent et reste à venir. 

Tu m'as appris la vie, transmis ta générosité, inculqué des valeurs, donné le goût du sport, le tennis, le volley et tous les autres...
Tu m'as élevé, mais là c'est toi qui t'élèves. La prochaine fois que je prendrai l'avion, je m'envolerai un peu plus proche de toi. Si tu tends assez les pieds, je pourrai peut-être même te faire un massage ☁️ et gratuit, ça sera mon cadeau 💸

Chaque papillon, je saurai et Océane aussi, que c'est toi. 🦋 Chaque caillou et pierre précieuse, le suivant je lui apprendrai que c'est toi 📿💍

 

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Textes des petits-enfants : Shawn & Luca  


We thought we’d speak in English for this part of the ceremony to showcase how multinational grand-maman Emmy really was.
Also because our french isn’t very good.

Our grandma was a kind, loving soul,
Affectionate and attentive. 
She meant the world to us as I’m sure she did to everyone here today. 

Grand-maman would be there no mater how you were feeling, if you were hurt she would be there, if you were sad she would be there, but there was no reason to be sad when you were in the company of such a positive woman.


Grand-maman would remember exactly what we liked and make sure that it was there when we arrived in Switzerland.

I can always remember visiting every Easter, and without fail, there would be a big chocolate easter bunny with grand-maman waiting behind it with a big smile on her face. And when it was time to go back to the UK exactly the same would happen - she’d give us chocolate to go home with too. I think it was because she knew how terrible the chocolate in England was 

 

I have a tune in my head every time I cross the Swiss border thanks to our grand-maman, a Dutch one, a nursery rhyme: Zo gaan de damespaardjes, Zo gaan de damespaardjes, Zo gaan de damespaardjes, Zo gaan de herenpaarden…. Paard op hol . It’s a nursery rhyme she would sing to us when we were young, I’m sure all of my cousins had the same rhyme sung to them, maybe even our parents too. 

These are just a few of the memories we had with grand-maman 

To finish the speech off I thought I’d give a different perspective on death, because although it was very very sad in the hospital room watching her take her last breaths. It was also magical to see all of the life that she had brought in to the world as well, and seeing everyone there supporting her through her final journey. 

 

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Mais il y avait encore un peu de place et quoi de mieux pour la remplir que des arrières petits-enfants.  
Un beau cadeau arrivé 2 jours avant ses 80 ans et qui se prénomme Océane. Et à peine un mois plus tard, le 9 octobre voici Livya.  
Océance, habitant à 3 minutes de sa maison, elle pouvait la garder 2x par semaine. Et les rencontres avec Livya étaient toujours un moment de bonheur absolu.  
Connaissez-vous beaucoup d'arrière-grand-mère capable de se coucher par terre ou de se mettre à 4 pattes pour s'amuser avec ses arrière-petits-enfants ?  

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Texte de sa petite-fille Florine, maman de sa seconde arrière-petite-fille Livya 
 

Ma petite grand-maman,
Ils vont nous manquer tes bisous 
où tu nous reniflais la joue
Tes pommes épluchées en une seule fois, 
Tes comptines en hollandais, 
Ta patience à toutes épreuves
Ton éternel petit accent
Et tous ces petits riens qui faisaient tout 

Tu as été une grand-maman formidable,
Pleine de tendresse et de leçon de vie,
Inculquées mine de rien, petit à petit.

En plus de ce rôle tenu à merveille, 
tu avais depuis un an 
celui d’arrière-grand-maman. 

On a relevé plus d’une fois,
la chance qu’Océane et Livya,
avaient d’avoir une arrière-grand-mère,
qui jouait avec elles, couchée par terre.

On aurait voulu que tu les connaisses tous et bien plus longtemps,
Que tu continues de faire perdurer la comptine dont on parlait tant,
Qu’à elles aussi,
Tu leur apprennes ta vision de la vie,
Tu étais impressionnante de vivacité,
Sans jamais une once de méchanceté.
La bienveillance devrait s’appeler Emmy
Et puis la gentillesse aussi.

Chaque mois, tu recevais une gazette
Pour surtout ne pas manquer l’évolution de tes deux poulettes,
J’espère que tu continueras de la feuilleter
Parce que l’adresse a été changée 
Direction le paradis 
Je le sais ma petite grand-maman, en entendant ça, tu souris. 

Avant de partir,
Fidèle à toi-même,
Tu nous as attendu,
Réunis et rapprochés,
Juste avant Noël pour nous rappeler,
de surtout te fêter.

Ma petite grand-maman,
Nous te souhaitons un bon voyage,
Envole-toi pour rejoindre tes anges,
Là-haut, tu pourras jouer du tennis, 
faire du shi gong, 
avoir un beau potager 
et des milliers de tes plantes préférées 
Veille sur nous,
On veillera sur le grand-papa
Et on continuera de te faire vivre toi,
À travers nos cœurs, tu es là,
Nos souvenirs, ta douce voix,
Elle résonnera pour toujours,
À la hauteur de l’amour,
Que tu nous as donné 
Durant ces 81 belles années

On t’aime très fort

 

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Le train de sa vie l'a emmené pour un dernier voyage en Angleterre pour le mariage de Philippe (la terreur assagie) et Miriam (qui est certainement pour beaucoup dans son flegme britannique), le 29 juillet 2023.  
Un beau mariage. Nous avons eu de la chance avec la météo, car dans le nord de l'Angleterre, là où nous étions, l'été ne dure qu'un jour et c'était ce jour-là.  

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Message de sa belle fille Miriam   
Emmy, a very special lady who lived life in the full, with gentle bravery and adventure. You showed kindness and warmth to all. Your legacy lives on in the family you cherished and the special memories they now hold.  
 Just a small comment on the ‘gentle bravery and adventure’, I can vividly remember that she had few goes at air gliding on her own down the mountain just behind here. Something that I never dared attempting. So she was actually very daring.  

 
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Le 7 septembre dernier, à l'occasion de son 81ème anniversaire, je lui ai demandé ce qui lui ferait plaisir. Elle m'a répondu : une partie de tennis.  C’était une belle partie. 

Arrière-grand-maman

Fin du voyage, Emmy descend du train. 

Conquest of Paradise

Et puis, retour au train-train avec des perspectives de voyager encore un peu plus. Les parties de tennis étaient planifiées, tout comme le reste des activités habituelles.  
Lundi 11 décembre, elle était en pleine forme.  
Le lendemain, elle commençait à ressentir une grande fatigue.  
Mercredi, elle était vraiment fatiguée, restant dans son fauteuil relax devant sa cheminée toute la journée.  
Le soir venu, elle ne put se lever.  
Elle a été emmenée à l'Hôpital de Moutier puis dans la nuit au soin intensif du Centre Hospitalier de Bienne. Elle y arrive dans un état préoccupant, un virus s'attaque à son cœur. Mais un espoir demeure, le jeudi soir une amélioration remarquable se produit. L'espoir grandit encore le vendredi lorsque les médecins identifient le virus et lui administre le médicament capable de le combattre. Malheureusement, les effets sont négligeables et le samedi soir, alors que nous sommes tous réunies chez elle à Moutier, le téléphone sonne, le médecin-chef nous annonce que son état se détériore rapidement. Nous nous déplaçons auprès d'elle, et c'est entouré de toute sa famille qu'elle rend son dernier souffle. Nous sommes le samedi 16 décembre 2023, elle est arrivée à la Gare du Paradis, il est 21h07, ou 9h7. Rien n’est laissé au hasard, même son heure de départ devait être un signe en lien avec sa date de naissance. 7 du 9. Bon voyage Emmy. 

De l'Indonésie à la Californie 

Fin d'un voyage fantastique

Merci pour tout et bon voyage !

Cette dernière illustration est un dessin réalisé par sa petite fille Florine. Un hommage à sa vie débutée en Indonésie, illustrant le chalet des Raimeux, les sports qu'elle pratiquait, les plantes et herbes aromatiques qu'elle cultivait, le voyage de sa vie en train et le papillon mentionné par Julie dans son message.   

Merci à vous qui avez accompagné Emmy tout au long de son voyage extraordinaire. Chaque souvenir, chaque échange, chaque geste d'affection a contribué à la richesse de son existence et à la beauté des souvenirs que nous chérirons à jamais.

Nous vous remercions du fond du cœur pour avoir célébré sa vie avec nous, pour avoir partagé vos souvenirs et votre affection. Puissent ces moments précieux rester à jamais gravés dans nos mémoires et continuer à nous inspirer. Bon voyage !

© Patrick Spozio

E: patrick@spozio.ch

M: +41 79 234 34 79

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